EXPOSITION : “Le fleuve de notre vie”

Photographies de Nereo López / Textes de Gabriel García Márquez

Cette exposition est basée sur les images originales du Fond Photographique Nereo López de la Bibliothèque Nationale de Colombie et de textes du Prix Nobel colombien, Gabriel García Márquez. La scénographie a été recréée à partir des prescriptions de la Bibliothèque Nationale de Colombie et du Ministère de la Culture de la Colombie.

Cette présentation vise à rendre hommage à deux grands maîtres colombiens et à rappeler que la nation colombienne doit au fleuve une bonne partie de son développement et de son histoire.

 

« En los tramos más empinados se descolgaba para tomar impulso y volvía a intentar el ascenso resollando como un dragón, y en ocasiones era necesario que los pasajeros se bajaran y subieran a pie hasta la cornisa siguiente, para aligerarlo de su peso.»

« Dans les tronçons les plus pentus, il se décrochait pour prendre de l’élan et essayait à nouveau de reprendre l’ascension soufflant tel un dragon, et il fallait parfois que les passagers descendent et montent à pieds à la corniche suivante, pour alléger son poids. »

 

 

Le photographe Nereo López et l’écrivain Gabriel García Márquez furent des voyageurs infatigables qui parcoururent la Colombie et connurent de près la splendeur du fleuve Magdalena, dont le cours traverse le pays du sud au nord. Nereo, au travers de ses photographies, et García Márquez, par ses écrits, ont su dépeindre le monde du fleuve, la vie des hommes et des femmes qui en vivaient, la splendeur de la faune et la végétation luxuriante.

« Ils naviguaient très lentement sur un fleuve sans rives qui se dispersait parmi de grandes plages arides à perte de vue. Mais contrairement aux eaux tièdes de l’embouchure, celles-ci étaient lentes et limpides et possédaient sous le soleil impitoyable un éclat métallique. Fermina Daza eut l’impression qu’il s’agissait d’un delta peuplé d’îles de sable.  – C’est le peu qui, petit à petit, nous reste du fleuve – lui dit le capitaine. »

L’Amour aux temps du choléra (1985)

Tous deux nourrissaient une vive passion pour le fleuve : García Márquez le parcourt au travers de ses romans comme L’Amour aux temps du choléra et Le Général dans son labyrinthe et Nereo fit lui-même une sélection spéciale de photographies qu’il légua à la Bibliothèque Nationale de Colombie tout en donnant des instructions précises pour son exposition.

NEREO LÓPEZ fut un témoin précieux des transformations sociales, politiques et culturelles du XXème siècle en Colombie. Voyageur et explorateur, il a pu capter des moments clés de l’histoire du pays, tel que la chute du dictateur Rojas Pinilla ou la remise du Prix Nobel à García Márquez. Né à Carthagène en 1920, il découvre par hasard la photographie à 27 ans. Nereo ne reçut aucune formation formelle et fut en cela un autodidacte complet et innovant. En 2000, il est décoré de la Croix de Boyacá, la plus haute décoration décernée par l’État colombien. En 2002, il reçoit le prix Vida y Obra (Vie et Œuvre) décerné par le Ministère de la Culture de la Colombie.