 
							Vous avez aimé La Quotidienne, notre journal du festival ? Retrouvez toutes les interviews en exclusivité. Thibault de Montalembert, président du jury fiction du FBAL, nous dévoile les secrets de leurs délibérations.
Comment s’est passée la semaine pour vous ? Les délibérations se sont faites avec vos partenaires Claire Burger, Chad Chenouga et Juan Solanas, regardez-vous les films ensemble ? Échangez-vous durant toute la semaine sur vos impressions ?
T.d.M. : Dans l’idéal on regarde les films ensemble mais ce n’était pas toujours possible car Claire Burger est arrivée plus tard. En général, on regardait deux films par jour tous les quatre. On essayait de ne pas en parler au début de la semaine pour ne pas s’influencer. Le paysage se dessine au fur et à mesure des films. On juge une oeuvre, qui elle-même prend place dans un festival donc chaque film trouve sa place par rapport aux autres, il ne faut pas trop vite se prononcer. On a pris le temps de se connaître avant d’échanger à partir de mercredi. Avec trois réalisateurs et un acteur, le jury était très équilibré.

Le jury fiction du FBAL 2025 était composé de Thibault de Montalembert, son président, de Juan Solanas, Claire Burger et Chad Chenouga.
Ça a été difficile de départager les dix films ? Y’a-t-il eu de gros débats, des désaccords entre vous quatre ? Pourquoi le prix du public est souvent différent des prix du jury ?
T.d.M. : Il n’y a pas eu de débat, on était assez d’accord dans l’ensemble. Ça n’a duré qu’une heure trente. Nous en avons sélectionné cinq assez facilement pour seulement quatre prix. On a dû en écarter un sur lequel il y a eu des discussions. Après il a fallu les attribuer à la bonne catégorie. Beaucoup de jurys s’attachent à la politique, nous on a vraiment mis l’humain au coeur de nos décisions. La hija cóndor nous est apparu plus singulier, avec une mise en scène exceptionnelle des réunions, des villageois, cette rupture entre le monde ancien et actuel est très subtilement faite. Ce film est un poème visuel. Nous avons attribué le Prix du jury à Bajo el mismo sol pour l’aventure, son histoire et sa photographie magnifique. On a attribué le coup de coeur à A Melhor Mãe do Mundo pour la force et le courage qu’il dégage. Comme son nom l’indique, on a tous eu un vrai coup de coeur pour ce film. Pour le prix d’interprétation, on a vraiment hésité entre deux. Ubeimar Rios de Un poeta l’a emporté car le fait que ce ne soit pas un acteur professionnel nous a vraiment touchés : son physique, son expression, tout. Deux films m’ont beaucoup secoués, Belén et Aún es de noche en Caracas, mais ils ne sont pas restés car dans un jury de professionnels, on ne juge pas que l’impression que le film nous a fait, on juge aussi tout l’aspect cinématographique. Le public, lui, se fie plus à l’émotion puisqu’il reçoit le film en étant complètement vierge quant à la préparation technique.
 
								 
								 
								