COMPRENDRE LE VENEZUELA CONTEMPORAIN

COMPRENDRE LE VENEZUELA CONTEMPORAIN

Lundi 22 septembre à 12h

Salon des ambassadeurs (Casino)

Animé par Olivier Compagnon

En présence de Karina GÓMEZ-FRANCO, Leonardo HENRÍQUEZ CONSALVI, Yoletty BRACHO et Lola FAVARD-PETKOFF

Venezuela


Situé dans le contexte d’incertitude que traverse actuellement le Venezuela, ce débat d’idées cherche à comprendre les défis politiques et socio-culturels auxquels le pays est confronté. Bien que ce sujet soit un marronnier des médias, les informations sur le Venezuela demeurent difficiles à déchiffrer. Le gouvernement du pays est contesté par une grande partie de la population et de la communauté internationale, qui dénoncent des violations des droits humains et un affaiblissement de la démocratie.

Avec leurs parcours professionnels divers, nos invités pourront mutualiser leurs expériences de terrain pour apporter un éclairage sur les enjeux liés à la liberté d’expression, à la place des citoyens face à un régime de plus en plus autoritaire et à la circulation de discours qui cherchent, pour une part, à condamner le régime de Maduro et, pour une autre, à le glorifier.

Présentation des intervenant.e.s

Karina Gómez-Franco

Possédant un long parcours dans la gestion culturelle en Colombie et au Venezuela, elle est la créatrice de la Fundación para el Arte y la Cultura FUNDEARC. Parmi les activités de la fondation, on peut citer La fábrica de cine, un espace de recherche et de formation où sont intervenues des personnalités telles que Lucrecia Martel, Senel Paz, Carlos Sorin et Román Gubern. Elle dirige depuis 20 ans le Festival du Cinéma Vénézuélien, le rendez vous cinématographique le plus important du pays, avec la projection, la remise de prix et le recensement de toute la production nationale de ces 20 années, soit un total de 900 films vénézuéliens – courts et longs métrages confondus

Leonardo Henríquez Consalvi

Diplômé du New York Institute of Advertising, il a suivi des études de Réalisation et de Techniques Cinématographiques au Conservatoire Libre du Cinéma Français de Paris et des études de techniques avancées de cinéma et de vidéo à la FEMIS de Paris. Il dirige actuellement la Escuela Nacional de Cine de Caracas et enseigne la réalisation à l’Université catholique Andrés Bello et à l’École des Médias de l’Université des Andes, au Venezuela. En 2008, il a reçu le titre de Honorary Fellow in Writing, décerné par l’Université de l’Iowa. Il est éditeur, réalisateur et scénariste. Parmi ses films, on peut citer El infierno perfecto (2008), Macbeth- Sangrador (Sélection Officielle à Venise, 2000), Tokyo- Paraguaipoa (1996) et Tierna es la noche (1990).

Yoletty Bracho

Son travail de thèse porte sur les militantismes institutionnels, à savoir, sur la manière dont des acteurs mobilisés font un usage stratégique des structures et des biens publics pour faire avancer les causes qu’ils défendent. Désormais, elle s’intéresse aux involutions de la démocratie, et en particulier à la manière dont se construisent des dissidences au sein des régimes autoritaires. Elle développe ces thématiques à partir d’une enquête de terrain de long cours au Venezuela.

 

Lola Favard-Petkoff

Après avoir travaillé comme journaliste et reporter d’images, elle se tourne vers le documentaire, collaborant en tant qu’enquêtrice et assistante-réalisatrice sur des séries et longs métrages où elle affine son approche de la narration et de l’entretien. Son travail s’articule autour de la mémoire, des récits intimes et de leur résonance collective. Le ciel ou Caracas est son premier long-métrage, produit par Babel Doc et soutenu par France 3 Aquitaine et France Télévision – L’heure D.

À l’occasion de cette table ronde, elle nous présentera un extrait de son projet de film, nous permettant de nous plonger dans l’atmosphère percutante de son retour au Venezuela.

«Abuelita, ma grand-mère vénézuélienne, est malade. Après 25 ans d’absence, accompagnée de ma mère, je retourne au Venezuela pour la retrouver. Tout en explorant les rues vibrantes de Caracas, je renoue avec mes souvenirs d’enfance et plonge dans l’histoire intime de ma famille, dont celle de mon grand-père, figure de la gauche vénézuélienne. Le ciel ou Caracas alterne entre le fantasme d’un paradis perdu et la réalité du Venezuela contemporain déchiré par le chaos. »

Ce projet de film est né d’un sentiment étrange, celui de me sentir nostalgique du pays de ma mère, le Venezuela, que je ne connais plus, et d’une angoisse, voir ce pays sombrer de loin, impuissante. J’ai eu besoin de collecter des traces, de faire mémoire. À la quête mémorielle s’est ajoutée l’envie de raconter Caracas aujourd’hui. Alors je suis retournée à Caracas en 2023 dans l’idée d’y effectuer des repérages et de filmer de premières images de mon film…»